Ceux qui connaissent le président tchèque Milos Zeman savent qu’il a un sens de l’humour un peu particulier. Ses blagues qui font l’effet d’un coup de bêche sur le crâne n’amusent pas tout le monde, mais bon… Sa dernière saillie qui nous a fait rire aux éclats date du dimanche 14 mai. Ce jour-là, le président tchèque tenait une conférence de presse à Pékin aux côtés de son homologue russe Vladimir Poutine. Lorsqu’en entrant dans la salle, il a aperçu l’essaim humain muni de micros et de caméras, il a dit au à Poutine en russe, assez fort pour que les micros puissent le saisir :
« Il y a beaucoup trop de journalistes, il faudrait les liquider. »
Vladimir Poutine qui manie mieux que lui l’art de la diplomatie a répondu :
« Ce n’est pas la peine de les liquider, il suffit de les circonscrire. »
Il savait ce qu’il disait, lui qui maîtrise à merveille les journalistes de son pays, tout en ne rechignant pas à adopter, si nécessaire, la méthode prônée par le président tchèque, comme en témoigne le cas de la journaliste d’opposition Anna Politkovskaïa, assassinée à Moscou en octobre 2006.
Milos Zeman, lui, malgré son admiration profonde pour les dictateurs de l’Est, reste le premier magistrat d’un pays démocratique, membre de l’Union européenne. Le président Vaclav Havel a su conquérir du prestige, souvent immérité, pour son petit pays aux quatre coins du monde. Ce qui restait de ce prestige, son successeur Zeman arrive à le liquider avec efficacité, à défaut de pouvoir liquider les journalistes tchèques qui n’ont pas de parole tendre pour lui.
20. 5. 2017
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