Ovce

Meublée de bois du sol au plafond, la petite salle à manger où je prenais mon petit-déjeuner respirait la paix. Fin octobre, les clients ne se bousculaient pas aux portes de cette pension située au pays des renards et des blaireaux… Je n’y étais pas tout à fait seul. Un homme assis à la table voisine buvait son café et mâchait sa tartine, comme moi. Pour je ne sais quelle raison, je m’étais installé en face de lui et je le regrettais déjà, car il ne cessait de me jeter des coups d’œil fugaces mais perceptibles. À l’évidence, il cherchait à nouer un contact avec moi ; d’ailleurs, quoi de plus normal dans un établissement où nous étions à présent les seuls clients, à parité avec le couple des gérants. Ce qui m’indisposait, ce n’était pas seulement qu’il soit vieux, presque chauve et qu’il ait de gros cernes sous les yeux qui le faisaient ressembler à une momie – je ne songe pas vraiment à faire ami ami avec ce genre d’individus – mais aussi la façon dont il m’observait : il avait sur le visage l’expression sinistre d’un cabotin interprétant un personnage de tragédie grecque. Je n’avais aucune envie de participer à ce jeu. En même temps, sa retenue ainsi que sa moue grotesque collaient bien à ce lieu : si, à sa place, il y avait eu quelqu’un qui m’aurait adressé de larges sourires, je l’aurais probablement pris pour l’idiot du village.

J’envisageais de faire un tour dans les bois, après le petit-déjeuner, ce qui eût à présent aussi le mérite de m’éloigner du tragédien, cependant cette solution semblait gravement compromise par ce qui se passait dehors : une bourrasque de neige – la première de cette année ? La lumière dans la salle était allumée et les fenêtres aveuglées par une myriade de flocons qui s’abattaient rageusement contre les vitres.

J’avais rejeté la dernière issue qui me restait – monter dans ma chambre du premier étage et allumer la télé – et je m’étais fait une raison. Je saluai l’homme de la table d’en face d’un léger hochement de tête. Il imita mon geste et se leva, si brusquement qu’il faillit renverser sa tasse. Il fit trois pas et déjà il se tenait devant ma table en me tendant la main. Je me levai à mon tour et la lui serrai, tout en me questionnant si j’avais pris une bonne décision : l’option télé n’eût peut-être pas été meilleure mais elle aurait à coup sûr moins été chargée d’imprévu.

L’homme m’emmena jusqu’au vestibule, devant deux fauteuils qui se faisaient face. Il m’en désigna un. Alors que je m’exécutais, lui resta debout et me demanda tout de go :

– Qu’est-ce que vous buvez ?

– Rien. Merci.

– Je me fais un plaisir de vous inviter, monsieur.

– C’est gentil mais je ne bois pas le matin.

– Alors voulez-vous une autre tasse de café ?

J’acceptai sa proposition et il partit passer sa commande auprès de la patronne. Il n’était pas encore neuf heures et je me dis que j’avais sans doute là affaire à un alcoolique en quête d’un bon prétexte pour commencer à s’imbiber tôt le matin ; lorsqu’il m’aurait aperçu, se serait mis en tête d’aller boire un verre avec moi. Eh, le revoilà, avec un petit godet rempli d’un liquide roux dans une main et une tasse dans l’autre ! Il posa le café devant moi sur la table basse, s’installa avec son verre dans l’autre fauteuil et, ayant retrouvé son expression lugubre de tout à l’heure, il déclara :

– Aujourd’hui, c’est un anniversaire.

Face à mon regard étonné, il précisa :

– Non, il ne s’agit pas du mien…. À tout hasard, seriez-vous capable de deviner ma profession ?

Je répondis négativement. Je n’avais pas envie de chercher à découvrir ce qu’il allait me révéler de toute façon, car cet homme brûlait d’envie de me raconter sa vie. Dans mon for intérieur, je me promis de le laisser en compagnie de son verre de gnôle si jamais il me soûlait trop et de monter dans ma chambre pour me payer une télénovela colombienne à la place.

– C’est normal que vous n’en ayez aucune idée. Il me rassura. Ce genre de choses est très difficile à deviner… peut-être à l’exception des flics… Et encore, il faut avoir l’œil pour reconnaître un flic. Donc, si ça vous intéresse, aujourd’hui, je suis à la retraite, mais j’ai été magistrat. Imaginez-vous, j’ai été juge pendant plus de quarante ans !

Il profita de sa confidence pour boire une petite gorgée de gnôle, claqua la langue et enchaîna :

– C’est une lourde responsabilité, croyez-moi. À nous, juges, on demande de nous mettre à la place de Dieu alors que nous ne sommes que des êtres humains. L’image peut paraître un brin exagérée, pourtant elle n’est pas très loin de la vérité. Évidemment, je ne parle pas ici d’un jugement dernier, quoique… Ça me fait penser à une affaire dont j’ai eu la charge. Elle concernait un conducteur de tram qui avait écrasé trois personnes. Vous savez, pour ce qui est de ces pauvres conducteurs, pas mal d’entre eux ont déjà tué quelqu’un sur les rails, pourtant rares sont ceux qui sont passés aux assises. C’est pareil pour les conducteurs de train. Il y a des gens qui, par inadvertance ou bien pour d’autres raisons, se jettent carrément sous une rame qui pèse plusieurs dizaines de tonnes ; quand elle avance en pleine vitesse, le conducteur n’a aucun moyen d’éviter la collision. Le conducteur en question a brisé la vie de toute une famille : un homme, une femme et sa fillette. L’homme s’en à peu près sorti, mais il a perdu un bras ; la femme et la petite sont mortes pratiquement sur-le-champ. Dans une ville de la taille de notre capitale, les accrochages avec un tram sont assez fréquents, et ce conducteur s’en serait peut-être tiré avec une simple amende si l’enquête n’avait été confiée à un flic méticuleux qui a déniché une chose surprenante…

Les yeux de mon interlocuteur brillaient d’excitation.

– Qu’est-ce qu’il a trouvé, ce policier ? demandai-je par pure politesse.

– Ce flic a un peu fouiné du côté de ce conducteur et de celui de ses victimes et il a fini par découvrir que la femme qui était morte dans l’accident était son ex-épouse, et la fille, peut-être la sienne propre, ou pas… là, il subsistait un doute. C’est tout de même curieux, non ?

– En effet, dis-je, tout en abandonnant une bonne fois pour toutes mon projet de monter dans ma chambre pour regarder une télénovela. Mais ça restait un accident de tram, lui opposai-je. Je suppose que rares sont les assassins en herbe qui, pour arme, choisissent les roues d’un tram.

– Vous avez raison sur le principe, admit-il, toutefois n’oubliez pas que nous avons là affaire à un conducteur de tram !

– Pourtant, insistai-je, vous avez vous-même dit qu’on ne peut pas maîtriser un tram qui roule à toute vitesse.

– Certes, néanmoins cet accident s’est passé lors du démarrage. À une quinzaine de mètres après l’arrêt, une fillette s’était approchée du rail et sa mère, qui voulait l’en éloigner, a bondi vers elle, mais elle a trébuché et l’y a poussée encore davantage. À cet instant-là, l’homme les a rejointes dans l’intention de les sauver toutes les deux. De son côté, le conducteur du tram ne s’est mis à freiner que lorsqu’il était trop tard. S’il avait ralenti plus tôt, il aurait pu éviter le pire. Retenez bien ce constat soutenu par le témoignage des experts, car la clef de mon récit est là.

– Et comment il a expliqué son absence de réaction ?

– Il a prétendu n’avoir rien vu. Pourtant, la voie était droite, la visibilité, bonne et il n’y avait aucun autre obstacle en chemin.

– Il a pu avoir un instant d’inattention ; ce genre de choses arrive, surtout quand vous conduisez depuis longtemps et que la fatigue vous gagne…

Je sentais que, petit à petit, je m’autoproclamais défenseur de ce conducteur dont je ne faisais qu’entrevoir le triste sort. Je le faisais peut-être aussi en raison de mon penchant notoire à m’opposer aux autorités, ayant à l’occasion pris l’apparence du vieux magistrat qui m’était toujours aussi antipathique que lorsqu’il m’hypnotisait depuis sa table de restaurant.

– Cette enquête a été minutieuse, poursuivit-il sans se laisser perturber par mes commentaires. Le dossier comptait 600 pages ! On a découvert que le divorce de ce couple avait connu un déroulement dramatique, car le mari y avait contesté la paternité de cette fille qui allait finir écrasée aux côtés de sa mère. Par ailleurs, alors que la nouvelle famille de son ex-femme s’était installée près de l’endroit où l’accident avait eu lieu, lui avait fait une demande expresse pour conduire sur la ligne qui passait par là ; c’était la 17. Vous savez, ça existe, les individus qui, pour se venger de quelqu’un, attendent leur moment pendant des années, ou même des décennies ; la science criminelle a décrit des cas comme ça.

La science criminelle ! Je soupçonnais que mon interlocuteur se prenait pour Hercule Poirot, cependant je gardai cette observation pour moi.

– On le disait effondré, enchaîna-t-il, mais moi, en tant que juge, j’ai vu un tout autre homme assis au banc des accusés. J’avoue que j’ai été frappé par son assurance et sa maîtrise de soi. Et je me suis demandé si un homme qui avait massacré accidentellement sa famille se serait comporté ainsi. Il est vrai que plusieurs mois s’étaient écoulés depuis cet acte – permettez-moi de ne plus l’appeler « accident » ! – mais, quand même, j’imagine que le souvenir d’un pareil carnage n’est pas de ceux s’évaporent de votre esprit en un claquement de doigts.

Pour la première fois, je l’imaginai en robe de magistrat. Elle lui allait plutôt bien et je dus avouer que, vêtu comme ça, il eût pu susciter du respect. Après tout, ça doit être la principale raison du port de ces robes quasi funéraires : « Attention, mec, disent-elles, on ne rigole pas avec nous ! »

– Évidemment, précisa-t-il, un juge est censé rester neutre mais, bon gré mal gré, ces impressions très personnelles agissent toujours sur votre subconscient. Comme je vous ai déjà dit, un juge n’est pas Dieu, c’est un être humain ! Je vous épargne les péripéties des audiences et je vais me limiter à vous faire part d’un témoignage important. Il venait d’une passagère qui, au moment des faits, se tenait debout juste derrière la cabine du conducteur. D’après cette dame, lorsque la voiture était sur le point de percuter ces pauvres gens qui s’agitaient au bord du rail, le conducteur a émis un juron. Un classique parmi les classiques : « Putain ! »

– Vous appelez ça un témoignage important ? lui objectai-je. À mon humble avis, c’est une réaction naturelle d’un homme normal face à une situation chargée émotionnellement.

– Monsieur, je serais d’accord avec vous s’il l’avait crié tel quel. Seulement, d’après le témoignage de cette dame, qui a été a relayé par un autre passager et donc retenu comme une preuve, il a été précédé d’un pronom démonstratif.

– Pronom démonstratif, dites-vous ?

– Exactement. Ce pronom était « cette ».

– Il a crié « Cette putain » ? Et alors… Qu’est-ce que ça change ?

– Putain ! s’écria-t-il tout d’un coup. Vous n’entendez pas la différence ?!

Il avait fatalement dévié de son rôle de vénérable vieillard en robe de magistrat et je dus lui adresser un regard interdit.

– Veuillez m’excuser pour ces propos déplacés, se ressaisit-il d’une voix en demi-teinte. Je crois que je vais prendre encore un verre, ajouta-t-il, morose. Vous êtes sûr de ne pas vouloir un autre café ?

Je refusai son offre. Mon interlocuteur partit chercher un deuxième verre de gnôle et, dès son retour, il reprit de plus belle :

– Pour résumer le propos d’un éminent linguiste, membre de l’Académie des sciences, qu’on avait appelé à témoigner, il y a une distance de mille lieux selon que l’on crie « Putain ! » ou bien « Cette putain ! ». En fait, ces deux jurons, si proches en apparence, n’ont à peu près rien à voir. Alors que le premier est parfaitement neutre et à usage multiple, le second, lui, est ciblé et c’est une femme qui est visée. En l’occurrence, cette malheureuse est en train de s’écrouler sous les roues du tram conduit par son ex-mari qui hurle sa fureur.

– Et lui, comment il s’est défendu ? lui demandai-je après son envolée lyrique, encourageant discrètement l’accusé à ne pas se laisser faire.

– Évidemment, il niait catégoriquement avoir prononcé le pronom « cette ». Et il prétendait n’avoir pas reconnu son ex-femme qui, à cet instant-là, aurait regardé de l’autre côté. Monsieur,  vous imaginez-vous face à un gros véhicule qui se rue sur vous ; est-ce que vous lui tourneriez le dos ?

– Attendez, protestai-je. Si elle cherchait à sauver sa fille, logiquement, c’est elle qu’elle devait regarder, pas le tram !

Mon interlocuteur n’était pas d’accord, arguant du procès-verbal d’une reconstruction faite sur place, et il continua sans broncher :

– Bref, l’accusé semblait s’empêtrer de plus en plus dans ses propres contradictions. Quant à nous, juges, je n’exagérerais pas trop en disant que c’était ce simple pronom, attesté par deux témoins, qui nous a fait pencher dans un sens plutôt que dans un autre. Pour vous situer le contexte, je dois préciser que l’année d’avant, on avait condamné à mort et exécuté un type qui avait assassiné sa femme et ses deux enfants. En une année, l’atmosphère dans la société avait certes un peu changé mais, dans l’intérêt de la justice, nous avons décidé de franchir le pas.

– Quoi ? Vous l’avez condamné à mort ?

Mon interlocuteur hocha lentement la tête :

– Au sein de notre jury, nous avons constaté que le crime avait été commis et qu’il y a avait des circonstances aggravantes. J’ai donc rédigé la sentence que je devais rendre publique quinze jours plus tard. Mais, entre-temps, il s’est passé quelque chose, vous n’allez peut-être pas me croire…

– Quoi ? La fin du monde ?

– Vous plaisantez, dit-il, mais vous êtes plus près de la vérité que vous ne le croyiez. Trois jours avant l’échéance, notre parlement a voté l’abolition de la peine capitale. On a dû se réunir rapidement pour changer la sentence. En toute discrétion, bien sûr ; je pense que ça aurait créé quelques remous si quelqu’un avait divulgué à quiconque ce qui se mijotait. Nous avons fini par condamner cet homme à vingt ans de réclusion criminelle et notre verdict a plus tard été confirmé en appel.

Je me sentais soulagé d’être arrivé au bout de cette histoire, presque comme si c’était moi, l’accusé, moi qui aurais évité de justesse une pendaison. Je voulais me lever du fauteuil que j’apparentais à une cellule de prison, mais mon interlocuteur me retint :

– Attendez, ce n’est pas encore tout ! Je vous ai dit au début que c’était un anniversaire, aujourd’hui.

– Oui, je me rappelle. Vous fêtez quoi, au juste ?

– Fêter n’est peut-être pas le terme le mieux approprié. Six mois à peine après le verdict – aujourd’hui, ça fait exactement vingt-huit ans – cet homme s’est tranché les veines en prison. Il est mort à l’hôpital, le jour même. Il a été enterré dans son village natal qui se trouve à quelques kilomètres d’ici. Je viens m’y recueillir tous les ans depuis que je suis à la retraite. Dès que l’orage aura passé, j’irai y faire un tour.

Je voulais vérifier si la bourrasque était finie mais le vestibule était dépourvu de fenêtres. Un mur de carreaux en verre dépoli ne laissait passer qu’une faible lueur de l’extérieur et, depuis le lustre allumé au-dessus de nos têtes, coulait une lumière jaunâtre, comme entre jour et nuit.

Mon interlocuteur posa son verre vide sur la table basse. Il avait un regard inexpressif, mais les cernes sous ses yeux semblaient maintenant aussi profonds que les cratères d’un vieux volcan.

– C’est curieux, souffla-t-il en fixant son verre abandonné sur la table, mais je trouve que vous avez le pouvoir de délier les langues. On ne vous a jamais dit ça ? En tout cas, vous n’êtes que la deuxième personne à qui j’ai raconté cette histoire dans son intégralité. La première était ma femme…

– Et elle a fini par s’y faire ? C’est rassurant de l’entendre.

Gêné, je n’avais trouvé rien de mieux que de proférer cette sottise.

– Elle est décédée, répondit-il.

Je m’excusai.

– Croyez-vous que je sois coupable ? lâcha-t-il soudain.

Après un instant de flottement, je lui dis :

– Vous me posez cette question, à moi qui n’ai pas lu les 600 pages de votre dossier ?

– Justement, c’est parce que vous ne les avez pas lues que je vous pose ma question. Si vous voulez, je pourrais la reformuler ainsi : « Me croyez-vous humainement responsable de ce qui s’est passé ? »

– Je ne saurais pas vous dire, lui répondis-je de façon quasi instinctive. Mais je suis convaincu que – si une réponse à votre question existe – le oui et le non se retrouvent ensemble dans un mouchoir de poche. C’est un peu comme avec votre histoire de pronom démonstratif : vous le proférez et vous êtes coupable ; vous vous en abstenez et vous êtes acquitté.

Le magistrat me dévisageait en silence et je lui lançai :

– J’aurais, moi aussi, une question à vous poser : voulez-vous dire qu’à l’époque où vous vous apprêtiez à proclamer cet arrêt de mort, vous n’étiez pas au courant de l’abolition imminente de la peine capitale ? Ou alors vous le saviez et vous étiez d’autant plus pressé de profiter d’une dernière chance de vous transformer en Dieu, celui du jugement dernier ?

– Bonne question, admit-il. Mais permettez-moi de ne pas y répondre. Je ne suis plus du tout cet homme d’il y a trente ans et je n’ose pas me prononcer sur « son » état psychologique profond.

Il détourna la tête et annonça au mur :

– Je vais vous laisser maintenant. Merci pour cette conversation et pour m’avoir écouté jusqu’au bout.

Je croyais qu’il allait partir, mais il restait assis, parfaitement immobile. Je me levai donc à sa place, le saluai d’un hochement de tête – il ne me regardait pas et ne répondit pas à mon geste – et je montai les escaliers. En arrivant devant la porte de ma chambre, je me demandai si l’histoire que je venais d’entendre n’était pas le simple fruit de l’imagination d’un vieil hurluberlu, en mal de compagnie. Mais, dans ce cas-là, à défaut d’avoir eu affaire à un ex-magistrat, c’était un comédien hors pair, digne d’une carrière dans le cinéma, qui venait de me faire face.

Entré dans ma chambre, je m’approchai de la fenêtre. L’orage était passé et les rayons du soleil, perçant timidement les nuages, éclairaient le pré, saupoudré d’une mince couche de neige.

Je pensai quelques instants à aller me promener, comme j’avais initialement prévu de le faire, mais je me dis que je n’avais pas de bonnes chaussures. Puis je me rappelai que le vieux s’apprêtait lui-même à sortir. Je décidai de rester dans ma chambre. Je pris la télécommande et allumai le poste.

Le générique qui se déroulait à l’écran me signalait que ma télénovela venait tout juste de se terminer.

© Martin Danes